3. La nicotine en question
3.1. Un composé addictif, mais pas l’unique responsable
La nicotine demeure un puissant stimulant du système nerveux. Toutefois, la majorité des études11,12,13,14 (voir sources en fin d’article) s’accordent pour dire que les risques majeurs pour la grossesse ne proviennent pas tant de la nicotine seule que des produits de combustion du tabac. Il est d’ailleurs fréquent que des médecins recommandent ou prescrivent des substituts nicotiniques (patch, gomme…) à des femmes enceintes incapables d’arrêter de fumer brutalement, lorsque les bénéfices du sevrage tabagique dépassent les éventuels inconvénients de la nicotine.
3.2. Qu’en disent les études sur la nicotine isolée ?
Des recherches comme celles de Dempsey, D.A., Benowitz, N.L. (2001) ou encore Benowitz NL (1991) signalent que, dans le cadre d’un usage de substituts nicotiniques, aucune différence marquante n’a été mise en évidence quant au poids du bébé à la naissance ou à l’apparition de malformations congénitales. Cela ne signifie pas qu’il faille utiliser la nicotine sans précaution, mais place néanmoins la combustion du tabac au centre du problème.
4. La cigarette électronique : un moindre mal ?
4.1. Mécanisme de la vape et réduction de la combustion
À la différence de la cigarette traditionnelle, la e-cigarette chauffe un e-liquide plutôt que de brûler du tabac. De ce fait, la vapeur contient très peu (voire pas) des substances cancérigènes et toxiques liées à la combustion. Pour une future maman qui n’arrive pas à stopper totalement le tabac, le vapotage pourrait donc constituer une voie intermédiaire, avec un niveau de risque potentiellement réduit.
- Public Health England (rapport 2015) estimait déjà que le vapotage est « au moins 95 % moins nocif que la cigarette », tout en notant qu’il s’agissait d’un avis général, et non spécifiquement axé sur les femmes enceintes.
4.2. Résultats prometteurs des études sur la grossesse
Des recherches plus récentes, dont McDonnell et al. (2019) et McDonnell, Dicker & Regan (2020), ont porté sur des femmes enceintes vapotant pendant leur grossesse. Leurs conclusions indiquent que les nouveau-nés de mères vapoteuses ont un poids similaire à celui des bébés dont les mères ne fument ni ne vapotent. De plus, il n’a pas été observé d’augmentation notable des complications à la naissance, comme la détresse respiratoire néonatale ou l’hémorragie post-partum.
4.3. Comparaison avec les risques du tabagisme
Les travaux de G Li et al. (2020) suggèrent que, chez des souris, une exposition modérée à la vapeur d’e-cigarette est moins toxique que l’inhalation de fumée de tabac pendant la gestation. Une autre analyse, Calder, Gant et al. (2021), va dans le même sens : le vapotage, malgré ses incertitudes, présenterait moins de dangers que le tabagisme actif.