Des indicateurs parodontaux variés pour un bilan complet
Pour évaluer la santé des tissus buccaux, les études analysées se sont appuyées sur différents critères :
La profondeur des poches parodontales (PPD) : Cette mesure, indiquant l'écart entre la gencive et la dent, s'est avérée similaire chez les utilisateurs de cigarette électronique et les non-fumeurs ou ex-fumeurs, contrairement aux fumeurs actuels qui présentaient des valeurs plus élevées.
La perte osseuse marginale (POM) : A l'instar des poches parodontales, la dégradation osseuse ne différait pas entre vapoteurs et non-fumeurs/ex-fumeurs, tandis que les fumeurs affichaient une perte osseuse plus marquée.
Le niveau d'attache clinique (NAC) : Ici, les résultats soulignent que les utilisateurs de cigarettes électroniques montrent une fixation des dents aux tissus de soutien moins performante que celle des non-fumeurs, les fumeurs étant les plus affectés.
Les indices gingivaux et le souffle au sondage : Ces paramètres, qui mesurent respectivement le degré d'inflammation des gencives et la présence de souffles lors d'un examen clinique, révèlent des différences moins nettes. Alors que les vapoteurs semblent moins sujets aux dépressions que les ex-fumeurs ou non-fumeurs, certaines données issues d'autres recherches rapportent des résultats contradictoires.
Les indices de plaque : Les vapoteurs présentent une accumulation de plaque supérieure à celle des non-fumeurs, mais inférieure à celle enregistrée chez les fumeurs.
Par ailleurs, plusieurs études ont également examiné les marqueurs inflammatoires présents dans la cavité buccale. Certains marqueurs pro-inflammatoires, notamment l'IL-1β et le TNF-α, étaient légèrement plus élevés chez les vapoteurs que chez les non-fumeurs, bien que ces valeurs n'étaient pas directement comparées à celles des fumeurs.
Le microbiome buccal, un domaine encore incertain
L'analyse de la composition du microbiome buccal soit la communauté bactérienne résidant dans la bouche a permis d'observer que les vapoteurs pourraient présenter une prévalence plus importante de certaines bactéries potentiellement nuisibles. Toutefois, ces résultats restent à interpréter avec précaution en raison de failles méthodologiques, notamment le recours à l'auto-déclaration du statut tabagique et la présence d'indices biologiques, comme des taux de monoxyde de carbone, pouvant indiquer une consommation de tabac non révélée.
Un constat intermédiaire et une communication parfois alarmiste
En définitive, les conclusions de cette méta-analyse révèlent que l'usage de la cigarette électronique présente des impacts sur la santé parodontale, quoique moins sévères que ceux observés chez les fumeurs traditionnels. Si certains indicateurs (comme le niveau d'attache clinique et la quantité de plaque dentaire) sont affectés chez les vapoteurs par rapport aux non-fumeurs, l'ensemble des mesures reste globalement meilleur que chez ceux qui continuent à fumer.
Au-delà des résultats scientifiques, cette étude rappelle la nécessité d'une communication nuancée. Les médias, parfois enclins à des titres sensationnalistes, simplifient souvent des constats déjà complexes, donnant l'impression que le vapotage serait dangereux pour les dents de manière aussi tranchée que le tabac, alors que la réalité est plus nuancée.