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Meta analyse : l'impact buccodentaire du vapotage

06/03/2025

Vapotage et santé bucco-dentaire : un état des lieux nuancé

La question des effets du vapotage sur la santé parodontale qui recouvre l'état des gencives et des tissus de soutien des dents fait couler beaucoup d'encre. Une récente méta-analyse publiée dans la revue Nature s'est penchée sur ce sujet complexe en regroupant de nombreuses études afin de dégager une tendance globale. L'objectif de cette analyse était de comparer l'impact de la cigarette électronique à celui du tabac traditionnel sur plusieurs indicateurs de la santé bucco-dentaire.

 

Une approche méthodologique rigoureuse, mais entachée de limites

 

Les chercheurs britanniques à l'origine de cette étude ont commencé par identifié 1 464 références correspondant à leurs critères, pour ne retenir qu'un ensemble de 40 études pertinentes après élimination des doublons et évaluation de la qualité. Il apparaît cependant que plus de la moitié de ces études présente un risque élevé de biais. Cette situation complique l’interprétation des résultats et invite à une lecture prudente des conclusions. En effet, la majorité des travaux inclus ne permet pas de dissocier de manière nette l'effet du vapotage de celui du tabagisme traditionnel, puisque de nombreux vapoteurs avaient également une histoire de consommation de tabac.

Meta analyse : l'impact buccodentaire du vapotage

Des indicateurs parodontaux variés pour un bilan complet

 

Pour évaluer la santé des tissus buccaux, les études analysées se sont appuyées sur différents critères :

 

La profondeur des poches parodontales (PPD) : Cette mesure, indiquant l'écart entre la gencive et la dent, s'est avérée similaire chez les utilisateurs de cigarette électronique et les non-fumeurs ou ex-fumeurs, contrairement aux fumeurs actuels qui présentaient des valeurs plus élevées.

 

La perte osseuse marginale (POM) : A l'instar des poches parodontales, la dégradation osseuse ne différait pas entre vapoteurs et non-fumeurs/ex-fumeurs, tandis que les fumeurs affichaient une perte osseuse plus marquée.

 

Le niveau d'attache clinique (NAC) : Ici, les résultats soulignent que les utilisateurs de cigarettes électroniques montrent une fixation des dents aux tissus de soutien moins performante que celle des non-fumeurs, les fumeurs étant les plus affectés.

 

Les indices gingivaux et le souffle au sondage : Ces paramètres, qui mesurent respectivement le degré d'inflammation des gencives et la présence de souffles lors d'un examen clinique, révèlent des différences moins nettes. Alors que les vapoteurs semblent moins sujets aux dépressions que les ex-fumeurs ou non-fumeurs, certaines données issues d'autres recherches rapportent des résultats contradictoires.

 

Les indices de plaque : Les vapoteurs présentent une accumulation de plaque supérieure à celle des non-fumeurs, mais inférieure à celle enregistrée chez les fumeurs.

 

Par ailleurs, plusieurs études ont également examiné les marqueurs inflammatoires présents dans la cavité buccale. Certains marqueurs pro-inflammatoires, notamment l'IL-1β et le TNF-α, étaient légèrement plus élevés chez les vapoteurs que chez les non-fumeurs, bien que ces valeurs n'étaient pas directement comparées à celles des fumeurs.

Le microbiome buccal, un domaine encore incertain

 

L'analyse de la composition du microbiome buccal soit la communauté bactérienne résidant dans la bouche a permis d'observer que les vapoteurs pourraient présenter une prévalence plus importante de certaines bactéries potentiellement nuisibles. Toutefois, ces résultats restent à interpréter avec précaution en raison de failles méthodologiques, notamment le recours à l'auto-déclaration du statut tabagique et la présence d'indices biologiques, comme des taux de monoxyde de carbone, pouvant indiquer une consommation de tabac non révélée.

 

Un constat intermédiaire et une communication parfois alarmiste

 

En définitive, les conclusions de cette méta-analyse révèlent que l'usage de la cigarette électronique présente des impacts sur la santé parodontale, quoique moins sévères que ceux observés chez les fumeurs traditionnels. Si certains indicateurs (comme le niveau d'attache clinique et la quantité de plaque dentaire) sont affectés chez les vapoteurs par rapport aux non-fumeurs, l'ensemble des mesures reste globalement meilleur que chez ceux qui continuent à fumer.

Au-delà des résultats scientifiques, cette étude rappelle la nécessité d'une communication nuancée. Les médias, parfois enclins à des titres sensationnalistes, simplifient souvent des constats déjà complexes, donnant l'impression que le vapotage serait dangereux pour les dents de manière aussi tranchée que le tabac, alors que la réalité est plus nuancée.

 

En conclusion
 

Bien que le vapotage ne soit pas dénué de risques pour la santé bucco-dentaire, ses effets paraissent moins préoccupants que ceux du tabagisme traditionnel. Les limites méthodologiques et le risque de biais dans de nombreuses études soulignent l'importance d'approfondir les recherches pour mieux comprendre l'impact réel de la cigarette électronique sur l'environnement buccal. En attendant, une approche prudente et des messages équilibrés restent indispensables pour informer correctement le public sur les risques potentiels liés au vapotage.

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