3. La tribune des médecins : une remise en question de l’avis du HCSP
Le 4 mars 2022, une tribune publiée dans Le Monde et cosignée par quatorze médecins et professeurs de médecine, dont Sébastien Couraud et Benjamin Rolland, critique sévèrement l’avis du HCSP. Les signataires estiment que la cigarette électronique devrait être recommandée aux fumeurs cherchant à arrêter, et que la prudence excessive du HCSP est contre-productive.
Ils rappellent que l’addiction au tabac cause plus de 8 millions de décès par an dans le monde, dont 75 000 en France. Ils mettent en avant des études, comme celles du réseau scientifique Cochrane, qui montrent que la cigarette électronique avec nicotine augmente les chances d’arrêt par rapport aux substituts nicotiniques traditionnels. Ces médecins insistent également sur le fait que les risques à long terme du vapotage sont largement inférieurs à ceux du tabagisme, ce qui justifie son utilisation comme outil de réduction des risques.
4. La cigarette électronique : un outil sous-exploité ?
Beaucoup d’experts considèrent la cigarette électronique comme un outil efficace de réduction des risques, notamment parce qu’elle évite les substances nocives liées à la combustion du tabac, comme le goudron et le monoxyde de carbone. Selon eux, refuser de la recommander prive de nombreux fumeurs d’une option qui pourrait les aider à sortir du tabagisme.
Les substituts nicotiniques traditionnels, bien qu’efficaces, entraînent un taux de rechute important, avec 70 à 80 % des fumeurs reprenant la cigarette après un certain temps. Ce taux de rechute élevé renforce l’idée que la cigarette électronique devrait être une option de sevrage pour les fumeurs qui ne parviennent pas à arrêter avec les méthodes conventionnelles.
Conclusion
En conclusion, les avis des pneumologues et des spécialistes du sevrage tabagique, comme Bertrand Dautzenberg et Frédéric Le Guillou, mettent en lumière les limites de la position du HCSP. La cigarette électronique, bien qu’elle présente encore des inconnues, est largement perçue comme un outil efficace pour aider les fumeurs à arrêter, en complément des substituts nicotiniques traditionnels. Refuser de la recommander pourrait être une occasion manquée face à l’urgence de lutter contre l'addiction au tabac, responsable de millions de décès chaque année.