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AccueilUn coup de frayeur de 60 millions de consommateurs pour rien

Un coup de frayeur de 60 millions de consommateurs pour rien

08/01/2025

Vapotage et métaux lourds : un coup d’éclat (trop) sensationnel de 60 Millions de Consommateurs ?

 

Les tests de 60 Millions de Consommateurs : une méthodologie fantôme

 

D’après l’article, l’équipe de rédaction du magazine a testé six modèles d’e-cigarettes, avec quatre e-liquides, afin de déterminer la quantité de métaux lourds, d’aldéhydes et de terpènes qui pourraient se retrouver dans les bouffées de vape. Le tout, après avoir laissé le liquide stagner dans le réservoir de la cigarette electronique pendant une semaine, puis en collectant l’aérosol pour analyses.

 

Le constat, d’abord, s’avère plutôt rassurant : au niveau des taux de nicotine, tout est conforme. Aucune anomalie n’a été détectée, pas plus qu’une quelconque concentration excessive de terpènes ou de métaux lourds. Les tests ont montré que « ni aucune quantité inquiétante ou inattendue d’aldéhydes, ni aucune anomalie » n’a été constatée. Des propos qui, replacés dans l’ensemble des études scientifiques menées depuis plus de dix ans, confirment l’intérêt du vapotage dans une démarche de réduction des risques par rapport au tabac.

 

Puis, le magazine a cherché à relever des traces de métaux lourds supplémentaires après avoir laissé les e-liquides dans les réservoirs pendant une semaine. Selon les résultats, de l’arsenic, du plomb, du nickel, du cobalt et même du chrome ont été mis en évidence, dans des proportions variables d’un modèle à l’autre. Mais là encore, aucune valeur ne dépasse vraiment les seuils d’alerte établis si ce n’est un léger dépassement potentiel pour le plomb et le nickel chez les « gros vapoteurs ».

 

Problème : on ne sait toujours pas comment le magazine a procédé à ces analyses. Sous quelles conditions ont-elles été menées ? Quel protocole a été appliqué pour recueillir les bouffées de vape ? Quelles précautions ont été prises pour éviter la contamination des échantillons ? Ces informations sont absentes du dossier, tout comme elles l’étaient lors de la précédente enquête sur les sachets de nicotine. Pour un magazine censé se baser sur l’objectivité et la précision scientifique, ce manque de transparence est regrettable, d’autant que cela ne permet pas aux chercheurs ou aux industriels de reproduire le test.

 

Pour aller plus loin : 

. Site de l’INC et du magazine 60 Millions de Consommateurs

Analyse critique d’une méthodologie de test en laboratoire

 
 
 
Un coup de frayeur de 60 millions de consommateurs pour rien

Le consensus scientifique : vapoter reste moins nocif que fumer

 

Avant d’entrer dans le vif du sujet, rappelons un fait essentiel : pour la majorité des scientifiques, la cigarette électronique est nettement moins nocive que la cigarette de tabac. De nombreuses organisations de santé publique à travers le monde, notamment au Royaume-Uni (via Public Health England), au Canada (via certaines instances fédérales) et même en France (via Santé publique France), s’accordent sur un constat : les risques liés au vapotage sont généralement inférieurs à ceux du tabagisme. L’aérosol de la cigarette electronique contient certes des substances potentiellement nocives, mais en quantité largement moindre que la fumée de cigarette combustible.

 

La raison de cette réduction de la nocivité est simple : le tabac qui brûle libère plusieurs milliers de composés chimiques, parmi lesquels nombre de substances cancérigènes (goudrons, monoxyde de carbone, etc.). À l’inverse, la cigarette electronique chauffe un liquide (souvent appelé e-liquide) composé de propylène glycol, de glycérine végétale, d’arômes, et éventuellement de nicotine. Sans combustion, la création de substances toxiques est réduite, et l’on ne retrouve pas les mêmes niveaux de goudrons ou de monoxyde de carbone que dans la cigarette traditionnelle.

 

Certes, la vape n’est pas un produit « sans aucun risque ». Elle peut contenir des traces de métaux lourds provenant notamment de la résistance (coil) qui chauffe le liquide, ou encore générer des aldéhydes si la température de chauffe est trop élevée. Cependant, il est crucial de mettre en perspective ces doses, généralement très faibles, avec celles que l’on retrouve dans la fumée de tabac, infiniment plus concentrées en substances nocives.

 

Des résultats « rassurants »… couverts d’un vernis alarmiste


En lisant en détail le dossier de 60 Millions de Consommateurs, on se rend vite compte qu’il n’y a, en réalité, rien de véritablement alarmant dans les conclusions. Les propos sont même clairs : « Aucune anomalie n’a été constatée », « aucune quantité inquiétante ou inattendue », et « les quantités restent 4 à 90 fois inférieures à ce qui est mesuré avec des cigarettes classiques ». Autant d’éléments qui confirment la place de la cigarette electronique comme outil de réduction des risques pour les anciens fumeurs.

 

Pourtant, le magazine titre « Vapotage : gare aux métaux lourds ! » en couverture, et « Vapotage : des métaux lourds dans les bouffées » en page intérieure. Un choix éditorial délibérément sensationnaliste, qui sert sans doute l’intérêt financier et la survie du média. Mais ce choix n’est pas exempt de conséquences : comment les lecteurs, souvent peu familiers avec la vape, réagiront-ils ? Risquent-ils de prendre peur et de se détourner d’une méthode qui pourrait pourtant les aider à arrêter de fumer ?

 

C’est cette question que soulève notamment Claude Bamberger, président de l’Association Indépendante des Utilisateurs de Cigarette Électronique (AIDUCE). Selon lui, il n’y a pas de quoi sonner l’alarme, et les quantités de métaux détectées, si elles méritent un suivi, ne justifient pas de renoncer à la vape. Il évoque « un sujet d’amélioration, pas d’alarme ». En d’autres termes, il y a toujours place à l’optimisation de la conception des cigarettes électroniques (meilleure qualité des matériaux, des résistances, etc.), mais rien dans l’article ne démontre un risque majeur ou imminent pour le consommateur.

 

Comparaison avec la qualité de l’air : un critère contestable

 

Une des critiques les plus récurrentes adressées à l’encontre du dossier de 60 Millions de Consommateurs est la comparaison faite avec les seuils de qualité de l’air intérieur. Le magazine rappelle qu’en matière d’acétone, par exemple, les valeurs relevées sont parfois 500 fois supérieures aux recommandations pour l’air intérieur. De quoi frapper l’imaginaire collectif : qui voudrait respirer un air 500 fois plus pollué ?

 

Pourtant, comme le soulignent de nombreux observateurs, la cigarette electronique n’a pas vocation à être comparée à l’air pur d’une forêt de montagne : elle est là pour remplacer le tabac. L’usage d’une e-cigarette, même s’il entraîne l’inhalation de certaines substances en quantité plus importante que l’air ambiant, reste considérablement moins risqué que de fumer une cigarette conventionnelle. Il est donc logique d’évaluer la vape sous l’angle de la réduction des risques par rapport au tabagisme, et non de la comparer à un cadre (celui de la qualité de l’air) qui n’a rien à voir avec l’usage volontaire d’un produit contenant de la nicotine.

 

Par ailleurs, la comparaison faite par le magazine avec les seuils d’exposition professionnelle aux métaux lourds est intéressante, mais là encore, elle peut induire en erreur. Les expositions professionnelles sont souvent évaluées sur des temps de travail (8 heures par jour, 5 jours par semaine, voire plus) et concernent des milieux où la concentration de substances toxiques peut être bien plus élevée. La vape, elle, se fait de manière ponctuelle tout au long de la journée, et en quantité souvent limitée, surtout pour un vapoteur moyen.

 

L’impact potentiel sur les fumeurs : rester dans le tabac par crainte ?

 

En France, on estime qu’il y a environ quatre millions de vapoteurs, qui ont majoritairement fait le choix de la cigarette electronique pour réduire ou arrêter leur consommation de tabac. Or, la grande majorité des décès liés au tabagisme pourrait être évitée si la cigarette electronique parvenait à convertir encore davantage de fumeurs. Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), le tabac tue plus de 8 millions de personnes par an dans le monde, dont plus de 75 000 en France. À l’échelle de la santé publique, chaque fumeur qui passe au vapotage et parvient à réduire ou cesser totalement sa consommation de cigarettes de tabac constitue un progrès majeur.

 

Alors, comment imaginer qu’une couverture titrant « Gare aux métaux lourds ! » n’ait pas d’impact psychologique sur les fumeurs curieux, qui envisagent de basculer vers l’e-cigarette ? Le risque est de les dissuader, de les maintenir dans leur tabagisme, et donc, in fine, de contribuer à perpétuer une addiction meurtrière. Le principe de précaution, certes, est important. Mais lorsqu’il s’agit d’un produit de réduction des risques, la prudence doit aussi s’exercer à l’égard du discours qu’on tient au grand public.

 
 

Conseils de prudence pour les vapoteurs et les curieux

 

Pour les vapoteurs qui découvrent le dossier de 60 Millions de Consommateurs, ou pour les fumeurs qui envisageaient de passer à la e-cig, voici quelques conseils simples :

 

Choisir une cigarette electronique de qualité : Privilégiez les marques reconnues, respectant les normes européennes. Les dispositifs bas de gamme sont plus susceptibles de présenter des failles (qualité des soudures, composants mal isolés, etc.) jetez un oeil a notre sélections

 

Sélectionner un eliquide fiable : Achetez vos liquides auprès de fabricants réputés. Vérifiez l’étiquetage (composition, taux de nicotine, date limite d’utilisation, numéro de lot). Si vous cherchez un large choix en ligne, vous pouvez visiter notre catalogue d'eliquides.

 

Ne pas surchauffer la résistance : Une puissance trop élevée ou une mauvaise utilisation (tirage trop long, encrassement) peut générer davantage d’aldéhydes. Nettoyez régulièrement votre clearomiseur , changez la résistance selon les recommandations du fabricant.

 

Conserver l’e-cigarette dans de bonnes conditions : Évitez de laisser votre cigarette electronique au soleil ou dans des conditions de forte humidité. Stockez correctement vos eliquides et veillez à ce qu’ils ne soient pas périmés.

 

Ne jamais oublier la comparaison avec la cigarette de tabac : Si vous étiez fumeur, rappelez-vous que vous faites un choix de réduction des risques en passant à la vape. Les études s’accordent pour dire que vapoter est toujours moins nocif que fumer.

Conclusion : un coup de projecteur qui manque de clarté

 

Le dossier de 60 Millions de Consommateurs sur la cigarette electronique, s’il a le mérite de braquer les projecteurs sur un sujet de santé publique crucial, soulève davantage de questions qu’il n’apporte de réponses. Les résultats des tests, globalement rassurants, se retrouvent en décalage total avec un titre et une couverture alarmistes, sans que la méthodologie soit clairement exposée. On peut y voir une volonté d’attirer l’attention dans un contexte de difficultés économiques, au détriment d’une information nuancée et pédagogique.

Le problème principal, c’est l’impact que ces informations, brandies sous une forme sensationnelle, peuvent avoir sur les fumeurs. En leur faisant craindre la présence de « métaux lourds » dans la vape, le magazine risque de les décourager de se tourner vers un produit qui, pour beaucoup d’experts, constitue une avancée majeure dans la lutte contre le tabagisme. Certes, personne ne clame que la cigarette electronique est exempte de tout risque. Mais il est important de rappeler qu’elle reste infiniment moins dangereuse que la cigarette de tabac, qui reste la première cause de mortalité évitable en France.

Le choix d’un journal, entre exigence économique et devoir d’informer, peut se révéler cornélien. Mais lorsque la santé publique est en jeu, la justesse et la rigueur devraient primer sur la quête du sensationnalisme. Si 60 Millions de Consommateurs voulait s’engager dans une réelle démarche d’investigation, il aurait pu publier un compte rendu précis de sa méthodologie, offrir un comparatif plus clair entre plusieurs types de cigarettes électroniques, et rappeler, en titre, que les traces détectées restent largement inférieures à celles de la fumée du tabac.

Enfin, espérons que cette publication ne freinera pas les progrès accomplis en matière de réduction des risques. Les vapoteurs actuels et futurs attendent des informations fiables, scientifiquement étayées, et non des unes tapageuses. Car si la presse joue un rôle d’alerte essentiel, elle se doit aussi de contextualiser les conclusions qu’elle présente, surtout lorsqu’il s’agit d’un sujet où la nuance peut littéralement sauver des vies.